<< Chapitre 2 >>

 

___Il ne bougea pas d'un cil, ce qui ne fut pas mon cas, je tombais à la renverse lamentablement. Il me tendit une main que je n'acceptais pas. Si je n'étais pas fichu de rester fixe sur mes pieds, j'étais tout de même capable de me relever toute seule.
- Vous n'avez rien? Me demanda t-il.
C'est alors que je le regardais. Il était magnifique. Il me semble que c'est la première fois que je bloquais ainsi sur un garçon. Il était de taille moyenne typé italien ou espagnol, des yeux gris (comme le temps), brun. Après quelques secondes, je me giflais intérieurement et lui répondis enfin :
- Euh... Non c'est bon, merci. Désolée de vous être rentrée dedans.
- Ce n'est rien, avec le temps, la visibilité est mauvaise.
Pas si mauvaise que ça, j'arrivais pourtant à le voir distinctement. Il avait peut-être besoin de lunettes. Je lui répondis un « Hum... ». Réponse mince, mais je n'allais pas débattre avec cet inconnu, pour savoir si cette averse affaiblissait la visibilité ou non.
- Bon et bien, salut. Dis-je
- Oui.
Je remis ma capuche, qui ne servait strictement à rien, étant donné que j'étais complètement trempée, et repartit vers chez moi quand j'entendis le son de sa voix.
- Au fait... moi c'est Loïc.
Je le fixais, surprise. Je ne le connaissais ni d'Ève, ni d'Adam, c'était la première fois que je le croisais, ou alors je n'avais jamais prêté attention à lui auparavant. Et c'était bien comme ça. Je m'en fichais de le connaître ou même de connaître son prénom. Je lui souris poliment, et sans répondre je me remis à courir. Une fois chez moi, ma mère hurla une fois encore:
- Al ! Tu salis toute la maison...
- Merci Mam' ! La coupais-je. Oui c'est vrai que je suis trempée jusqu'à l'os, mais ne t'en fais pas je vais bien, et je n'ai pas trop froid en plus. Oh ! Et merci d'être venue me chercher. Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait sans toi, sous cette averse de fou.
Elle me regarda avec hébétude pendant une minute pour enfin dire :
- Oui bon, va te sécher. Je relaverai tout pendant ce temps.
Je lui lançais un regard noir et montais dans ma chambre, me prenant même pas la peine d'enlever mes chaussettes noyées par la pluie. Quand je me vis dans la glace, je fus surprise, même les morts vivants ont plus belle allure. Et ma pauvre mère qui s'inquiète pour sa petite maison. Vraiment touchant comme attention. A croire que je suis la brebis galeuse de cette famille. C'était moins pire avant. Si mes parents avaient le malheur de hausser le ton avec moi, Dylan me défendait systématiquement. Ils ne pouvaient rien lui refuser, ils abandonnaient à chaque fois. Je pense qu'ils auraient préféré que je meure à la place de mon frère, il y a un an, le jour de l'accident.
 
II.