<< Chapitre 4 >>

me réveillais ce jour là, avec un horrible mal de crâne. Sûrement un coup de froid dû à l'averse de la veille. Je descendis et vis mon père dans la cuisine.
- Bonjour Al ! Comment tu vas ce matin ?
- Bien merci et toi ?
- Oui ça va.
Il me sourit tristement et partit dans l'autre pièce. Et voilà ce sont les seuls mots que j'échangerais avec mon père aujourd'hui. Il ne le disait pas, mais il m'en voulait toujours d'avoir insisté pour sortir ce jour là. Sans ça, Dylan serait encore avec nous. J'avais perdu mon père en même temps que mon frère. A cette triste pensée, je décidais d'aller prendre une douche afin de sortir faire un tour dans le parc, avant qu'il ne se remette à pleuvoir.
Une heure plus tard j'étais dans le parc, avec mon meilleur ami : mon I-pod. J'écoutais la chanson préférée de mon frère : Laisse pas traîner ton fils, des NTM. Je marchais une bonne heure, puis le vent se mit à souffler violemment, n'ayant aucune envie de me retrouver en face d'un père qui refusait de me parler, je me mis en route pour le cinéma. A l'affiche, il y avait pas mal de films. Beaucoup de films comiques, que je ne trouverais sûrement pas drôle... Puis je vis qu'il repassait exceptionnellement Gran Torino. J'optais donc pour ce film. Clint Eastwood était un génie d'acteur mais aussi un génie de réalisateur. Il assurait pour son âge – avancé. Alors que j'attendais patiemment dans la file d'attente, j'entendis ce rire affreux. Celui que j'avais entendu des millions de fois, durant plusieurs années. Je me retournais et découvrit avec horreur que je ne me trompais pas. Mélissa Jakar était bien là. Depuis que je ne parlais plus à mes amis, elle était odieuse avec moi. Enfin c'était pire qu'avant. Je me retournais vers la caisse et me mis à réfléchir à toute vitesse. Je devais partir. Pas pour moi, ses insultes ne me dérangeais pas, mais pour Jon. Il était tiraillé continuellement entre ses amis et moi. Si je pouvais lui éviter une dispute ce serait déjà ça. Je me glissais habillement devant quelques personnes avant moi, puis dériva vers la file d'attente d'à côté, mais cette partie là de mon plan fut un échec.
- Tiens, tiens. Mais c'est notre charmante Alyson.
Et merde, la prochaine fois soit plus discrète Aly.
- Je n'en reviens pas. Tu sors de chez toi ?!
- Apparemment j'aurais mieux fait d'y rester. Soupirais-je avant de lui faire face.
- Enfin je trouve ça triste, ça doit être dur de ne pas avoir d'ami. Ajouta-t-elle.
Mégane se mit à rire, Éric était gêné et Jon me lança un regard qui signifiait qu'il désapprouvait cet échange verbal.
- Tu sais Mélissa, je préfère être sans ami que devoir rester avec toi. Une peste telle que toi, ne mérite pas tout ce qu'elle a.
- Ouh... Fit Julien, amusé.
Vexée, elle se mit à balbutier des insultes que je ne compris pas. Jon pris alors ma défense.
- Tais-toi Mélissa, tu dis n'importe quoi. Aly a un ami : Moi. Je sais qu'elle se serait bien passée de moi. Je ne suis pas dupe. Mais contrairement à vous, moi je ne l'ai pas lâché.
Je le regardais très surprise. Alors il savait que je me servais de lui ?! Et pourtant il restait avec moi. Il aurait très bien pu me jeter comme j'avais jeté les autres. Alors soit il était stupide, soit il espérait que nous serions amis comme avant. Car la « nouvelle amitié » que nous entretenions ne pouvait pas la satisfaire.
- Oh comme c'est touchant. On dirait que Jon est tombé amoureux de notre sans ami préférée. J'ai toujours su que tu avais un faible pour les cas désespérés mais quand même...
Jon rougit un peu, ce qui me fit un choc, c'est la première fois que je le voyais rougir. Deux raisons possibles à cela : soit il était effectivement amoureux de moi, ce qui ne me plaisait pas. L'amitié platonique me suffisait amplement. Soit il rougissait de colère. Cette seconde option me plaisait. Et ne l'ayant jamais vu en colère, je décidais de répondre à sa place.
- Les cas désespérés ? Pourtant il me semble qu'il n'est jamais sorti avec toi...
Julien explosa de rire.
- Et au lieu de t'occuper de Jon et de moi, occupe-toi donc de ton Éric. Ok ?
- Qu'est-ce-que tu sous-entends ?
Je fixais Éric, il blanchit.
- Demande-lui.
Elle se tourna vers lui, exigeant une réponse.
- Euh... Euh... Fut les seuls mots qui sortirent de sa bouche.
Exaspérée, je lui répondis.
- Ce qu'il essaye de te dire Mélissa, c'est qu'il te trompe avec ta meilleure amie. Mégane, ici présente.
J'étais fière de moi. J'avais réussi à lui faire fermer son clapet – comme à chaque fois d'ailleurs. J'étais désolée pour Éric, il ne m'avait rien fait. Mais j'étais vengée de Mélissa et de Mégane.
- Comment tu sais ça, toi ? Demanda bêtement Mégane, au lieu de tout nier.
- Le parc est un endroit fascinant, tu ne trouves pas ?
Mégane était devenue rouge de honte, alors que Mélissa l'était de colère. Elle hurlait sur son ex-copain, en plein milieu du hall d'entrée du cinéma. Tout le monde la regardait.
- Tu as déclenché la troisième guerre mondiale, là ! Me souffla Jon à l'oreille. Tandis que Julien était toujours plié de rire. Je lui répondis par un grand sourire. Sourire qui n'échappa pas à Mélissa...
- Qu'est-ce-qui te fais rire toi ?
- Toi. Répondis-je, sincèrement.
- Ouais, ben tu riais moins il y a un an.
Mon sourire s'effaça instantanément
- Tu sais quand tu as tué ton frère...

IV.